29 décembre 2006

Air Transat TS 411 CDG-YUL

Il est 5h41. Paris dort encore. Le soleil ne se pointe même pas le bout du nez, mais je suis debout. Cette journée sera longue, très longue.

Mesdames et messieurs, chers collègues, I'm coming back.

je rentre à la maison

24 décembre 2006

Noël devant mon écran

Je me rappelle la dernière fois que j'ai passé la veille de Noël devant mon écran d'ordinateur.

Je devais avoir treize ans, et ma mère (qui est infirmière), avait été appelée à l'hôpital pour une urgence vers le début de la soirée. Mes grands-parents partaient déjà en Floride pour passer l'hiver en ce temps-là, alors je me suis retrouvé à ne pas trop savoir quoi faire en attendant son retour.

Comme un bon petit geek, je me suis tourné vers mon ordi (pour ceux qui gardent le compte, c'était un 486) et j'ai parti un jeu que j'avais déjà fini. Après un temps, je me suis lassé et j'ai plutôt décider d'aller explorer les portions inconnues de DOS.

Pour faire une histoire courte, j'ai passé la soirée du 24 à regarder Defrag rouler. Éventuellement, je me suis rendu à la messe de "minuit" (qui était, je crois, vers 22h), parce que j'en avais un peu marre de regarder mon ordi rouler sans moi et qu'on avait prévu d'y aller de toute manière.

Ma mère est arrivée pas très longtemps après que je sois revenu de l'église, alors nous avons pu finir la soirée.

Cette année, je passe encore le 24 décembre devant mon PC. Ah oui, certes, j'irai me promener un peu partout dans Paris - mais je sais que la soirée va se terminer en compagnie de mon ordi. Avant d'aller marcher dans la ville un peu, je vais prendre cinq minutes pour partir le Defrag de Windows - il y a bien des choses qui ont changé depuis ce temps, et d'autres qui reviennent comme avant. Il y a treize ans, j'avais treize ans, et je passais Noël à regarder mon ordi rouler. Ce soir, je vais selon toute vraisemblance passer Noël à regarder des films sur mon écran. Le résultat, cependant, demeure le même.

J'aimerais cent fois mieux passer cette journée et cette soirée avec vous.


(EDIT: Il est maintenant minuit, et j'ai passé mon réveillon de Noël à regarder le hockey puis The Big Lebowski. Résultat, on s'amuse comme on peut: une gorgée de Heineken à chaque fois que le mot 'fuck' est dit dans le film. Peut-être que the Dude est le meilleur compagnon de réveillon que j'aurais pu souhaiter dans les circonstances.)

everyone together, the chorus! (muffled sounds)

23 décembre 2006

Le temps des fêtes

Mes notes sont presque toutes rentrées, et la moyenne est satisfaisante.

Par contre, le temps des fêtes est arrivé, et mon Dieu que ça ne paraît pas ici. Ils ont installé des sapins coupés sur les Champs Élysées, en mettant de la fausse neige partout, incluant une belle couche de ouate par terre pour simuler de la neige.

C'est un peu triste, mais bel effort.

Joyeux Noël à tous, prenez bien soin de vous. Je vous voit bientôt, tout le monde.

since it's christmas let's be glad even if your life's been bad

16 décembre 2006

Paris coûte cher

Bon. J'suis en vacances. C'est cool.

Mais c'est cher. Pour citer Mathieu, qui me donnait sa raison pour ne pas se réveiller à 10h du mat': "Quand on dort, on dépense pas."

Exact.

Entre temps, on s'amuse bien - on filme des trucs, on prend des photos (que vous verrez bientôt) et on se couche à des heures impossibles après avoir bu de l'absinthe. Hourra.

Je vous souligne rapidement que la nouvelle chanson d'Arcade Fire m'a fait exploser la tête de bonheur trois fois à date aujourd'hui. J'y retourne à l'instant.

Plus de détails bientôt.

every little spark of friendship and love will die without a home

12 décembre 2006

Le reel des petits désagréments

Vendredi passé, je me suis fait chier dessus par un pigeon. Il n'a atteint que mon sac, mais disons que je m'en serais passé.

Hier soir, souper payé par Paris-III pour les étudiants canadiens et les étudiants de Paris-III qui veulent aller au Canada pour étudier; super bon resto, le tartare de boeuf était délicieux. Après souper, quelques uns de nous sommes sortis prendre une bière (non pas "une bière" comme dans "trois ou quatre bières, mais raisonnables"; "une bière" comme dans "UNE bière") dans le coin du Châtelet. J'ai attendu vingt-cinq minutes mon autobus de nuit pour qu'il me ramène à dix minutes d'ici à pied (c'est le plus près qu'il vient, apparence), sous la pluie. Après deux arrêts, le bus tombe en panne, et nous devons évacuer. Résultat, une heure de marche.

Quelle belle fin de session. Heureusement, je suis à 7 pages d'être en vacances. Courage.

city of lights coming down over me

06 décembre 2006

Fin de session

Je remplis ma promesse: voilà des nouvelles.

Fin de session, rush intense. Arrivée d'un visiteur, qui part à Lyon jeudi - entre temps, idées de films, absinthe, marche, plaisir.

Retour dudit visiteur mardi: tournage, bouffe, re-absinthe et joie.

we'll fill our mouths with cinnamon now

30 novembre 2006

Les rumeurs de ma mort sont largement exagérées.

Si je n’ai rien écrit ici depuis un bout de temps, c’est que je n’ai simplement été que bien trop négligent. Je m'en excuse, et pour me faire pardonner je vous assomme sous cette masse de texte.

Faisons un retour rapide. Je vous ai laissés le 14 octobre. Ce week-end-là, il y eut fête chez Philippe, dans la maison Heinrich-Heine, la maison de l’Allemagne à la Cité-U. Nous étions, je crois, huit, dont cinq québécois, à boire un peu de vin et manger les merveilleuses patates à la Phil dans la cuisine du premier étage (chaque étage est composé de plusieurs chambres et d’une cuisine commune). L’occasion se présenta de faire connaître aux allemands et français présents le magnum opus du cinéma québécois, et je veux ici parler, évidemment, de Courir sur l’autoroute, qui a obtenu un franc succès. Que je sache, il s’agit ici du premier visionnement international de cette œuvre. Heureux de répandre la bonne nouvelle.

Le mercredi suivant, réception chez le délégué général du Québec à Paris, dans sa somptueuse résidence de l’avenue Foch. J’ai eu la surprise de ma vie quand ils ont passé, après quelques petits canapés au foie-gras ou au caviar, apparaît entre mes mains un petit verre à shot, contenant ce qui semble être une purée de framboise, couronnée de crème fouettée. Je n’avais pas remarqué le persil sur le dessus avant de tremper ma cuiller dans cette mixture, qui s’est avérée être un gaspacho de betterave garni de fromage de chèvre.

Pour ceux qui n’y étaient pas, je relate ici une anecdote qui n’a presque rien à voir avec cette histoire, sinon que le résultat a été le même : il était une fois un jeune homme (appelons-le, disons, Émile, tiens) qui, dans un bar, vers la fin de la soirée, s’amusait à boire les verres de bière des autres. Malheureusement pour « Émile », ses comparses de fin de soirée avaient vidé le jus et l’huile restants dans les bols d’olive consommés au cours de la fête dans un des verres présents sur la table… Vous voyez le tableau : « Émile » s’est valeureusement saisi du verre en question et, malgré les protestations trop lentes de ses collègues, en a bu une grande lampée. Instantanément, son visage s’est crispé de surprise à tel point que ses sourcils, ses yeux, son nez et sa bouche se sont retrouvés en une telle position qu’ils n’occupaient plus qu’un espace de cinq centimètres sur trois.

Vous me voyez, alors que j’attends une purée de framboises à la crème fouettée, prendre une franche bouchée de soupe de betterave au chèvre, dans une salle de réception où les tapis sont plus épais que la chevelure de Jean Charest et les boiseries plus travaillées que le visage de Cher.

J’ai une contenance de fer.

La semaine suivante, je reçois de la grande visite à Paris, et je profite de l’occasion pour jouer au guide touristique et faire découvrir les joies de la ville. Semaine extrêmement agréable, évidemment. Je profite de l’occasion pour aller un peu au théâtre : Jean Reno, dans Les grandes occasions, montre qu’il est un très, très bon acteur, et la pièce est très bien écrite, très bien mise en scène. Un vrai divertissement. L’autre pièce vue était La dernière nuit de Marie Stuart, mettant en vedette Isabelle Adjani. Pièce peu commune, d’une mise en scène difficile d’accès, le jeu des acteurs pourrait facilement, à un public habitué au TNM ou à Duceppe, sembler surfait. Heureusement, honnêtement, que j’avais suivi un cours de dramaturgie moderne qui m’a préparé à voir cette pièce, car, sinon, je dois dire que j’aurais très probablement trouvée la pièce franchement moyenne.

Semaine de bonne bouffe, de bonne compagnie, de bon divertissement et de joyeux tourisme, donc.

Nous voilà rendus au 30 octobre, date où les Dears débarquent à Paris. Vous connaissez sûrement mon affection pour ce groupe qui, je le crois, est probablement la meilleure exportation musicale montréalaise… et qui mériterait franchement quelques disques platine pour leurs fabuleux albums. Je les avais vus au Festival de Jazz cet été, et j’avais passé une excellente soirée, malgré les commentaires des gens qui avaient déjà assisté à un concert précédent, qui m’avaient dit que leur prestation était, franchement, moyenne.

J’eus l’occasion de voir ce qu’était véritablement une performance-étoile des Dears. Premièrement, moi et Phil sommes arrivés à la Maroquinerie, une très petite salle en sous-sol d’un bar-resto dans le quartier de Belleville, et à l’entrée de la salle, je sais déjà que nous allons passer une bonne soirée : la capacité maximale est de 340 personnes, soit environ un dixième du Métropolis.

Robert Gomez, qui assurait la première partie, nous a offert un concert acoustique chaleureux et intime, à sa grande surprise. En effet, c’était la seule fois de sa tournée où il ouvrait pour les Dears, étant habituellement attaché à Midlake, un autre groupe de l’étiquette Bella Union, qui gère les Dears en Europe. Midlake fournissait à Gomez sa section rythmique – ce qui était impossible pour cette occasion. Robert Gomez a donc dû se débrouiller avec seulement sa guitare, son claviériste et sa violoniste-choriste. Le résultat a été envoûtant.

La salle s’est cependant véritablement enflammée à l’arrivée sur scène des Dears, qui ont vraiment pris de l’assurance depuis le mois d’août avec les nouvelles pièces, et Postcard from Purgatory en rappel est un moment fort, un long jam orgiaque, avec la ligne de flûte traversière qui soutient le tout et donne forme et direction. Si vous avez aimé la version live de Pinned Together Falling Apart sur Thank You Good Night Sold Out, ne manquez surtout pas la tournée 2006-2007, Postcard va vous abasourdir.

Mais la partie, personnellement, la plus intéressante de cette soirée s’est déroulé après le concert. Pendant l’entracte, j’étais allé me procurer quelques singles afin d’étoffer ma collection dearsienne. Quelle ne fut pas ma surprise d’entendre le merch-guy répondre aux questions des clients avec un accent absolument québécois. « Çâ, ça va-t-êtte çaïnq êurô ». Joie. Je saisis l’occasion pour lui jaser un brin, il est très sympathique. Je lui pose la question, à tout hasard : est-ce qu’il y aura un after-party après le show? Probablement, dit-il, « viens me voir après la fin du show, mais ce serait cool. » Re-Joie.

Évidemment, après le concert, je me pointe pour lui demander ce qu’il arrive. Il me dit que ce n’est pas tout à fait clair, mais qu’une chose est certaine, tout le monde s’en va au bar en haut pour prendre une bière avant de peut-être partir pour ailleurs. Je me dirige donc vers le bar, où je me met à discuter avec la violoniste et le claviériste de Gomez, qui arrive un peu plus tard. Des gens très sympathiques bien que texans. Eh oui, des texans sympathiques. Surprenant, n’est-ce pas?

Arrivée de Martin Pelland, bassiste extraordinaire – je me mets à lui parler. Sa tendre épouse, Valérie Jodoin-Keaton, arrive, puis le reste du groupe. Un par un, je les salue et les félicite pour leur performance, jase un peu. Éventuellement Martin me revient et nous reprenons notre discussion. Après quelques temps, il m’invite à sa table pour continuer à jaser, avec Valérie ainsi qu’un de ses vieux amis (à lui) du temps de Sorel et sa copine parisienne. Vin, Chartreuse, anecdotes, plaisir. Éventuellement, départ vers un autre bar, dans le VIe. Rendus là, autres bières, autre discussion, autres anecdotes, même plaisir, jusqu’à 3h30, où Martin déclare haut et fort que le bus part pour Amsterdam à 5h et qu’ « il n’est pas question que je parte de Paris sans manger une crêpe, ostie ». Trouver une crêperie ouverte à cette heure tient du miracle, mais un membre de la bande déclare savoir qu’un endroit près du Châtelet (donc, dans le Ier) qui est ouvert toute la nuit. Taxis, puis savoureuses crêpes. Vers 4h40, il est temps de partir.


Retour à la normale pour le mois de novembre : il n’y a rien eu de particulier à raconter pendant très longtemps, en fait jusqu’au party officiel de la Maison Allemande, où Phil m’a si gentiment convié, ainsi que quelques autres québécois. Soirée peuplée de moult, moult gin & tonics, qui s’est terminée avec le passage du premier métro.


Les cours se suivent et se ressemblent. La fin de session approchait à pas de géant; en fait, je suis maintenant en plein dedans. À ce jour, il me reste trois travaux et quatre examens. Abondance de café en perspective : la semaine passée a vu deux nuits blanches en trois jours, dont une qui est carrément ma faute.

Pour mon cours du mercredi matin, les étudiants qui le souhaitent font des exposés oraux sur des sujets prévus à l’avance et mis à l’horaire, et les autres doivent remettre des dossiers (environ dix pages) no later than la date de l’exposé (évidemment). Le cours du 22 novembre portait sur la figure du lecteur chez Italo Calvino et André Gide, et celui du 29 novembre, sur la figure de l’écrivain. Vous qui avez suivi le cours de Théories et méthodes critiques l’an passé saurez que le sujet sur le lecteur s’est déjà à moitié écrit automatiquement par le simple fait d’avoir suivi le cours sur Eco et Jauss – mais je n’avais pas vraiment de m’occuper de ça, j’avais un autre travail, plus important, pour vendredi. Mais mardi soir, un peu avant minuit, je me décide : fuck it, j’me gâte. Me voilà donc à dix heures de la remise, avec dix pages à faire. Yeah.

Bien sûr que j’ai réussi. Voyons. J’ai eu 16/20, ce qui est un score poulinesque, ici.

La même chose ou presque arrive jeudi soir, pour vendredi matin. Vendredi, après mon cours, nous célébrons le mois de la photo en allant à une expo des photographes humanistes en France dans les années 50. Cartier-Bresson et ses comparses, tout plein de belles images. Par la suite, quelques (ok, plusieurs) bières et bien de l’agrément.


Nous voilà à jour, mes frères et soeurs. Je promets solennellement que je vais vous tenir au courant plus fréquemment. J'ai aussi du photoshop à faire, je sais - ça viendra après les exams.

clearly this is my life